dimanche 7 décembre 2014

Fin du 1er semestre...




Dans un peu moins d’une semaine je serai en France. Dans quelques jours, je vais retrouver mes parents, mes amis, la maison. Dans un peu plus d’une centaine d’heures, je monterai dans l’avion, et verrai s’éloigner la terre, les lacs, ce pays qui m’a si bien accueillie et dans lequel je me sens désormais «chez moi». Je ne projetais pas la fin du premier semestre à Helsinki, parce que c’était loin, très loin. Et pourtant, ça y est. Les soirées d’adieux à ceux qui ne restent qu’un semestre, les valises qui se ferment. On m’avait dit «Quand tu pars en erasmus, tu pleures à l’aéroport en partant, et un an après en partant», comme un colo. Je n’en doute plus. 

Quand on part, qu’on s’expatrie, on ne voit pas devant sois. Il faut oser faire un grand pas en avant, s’engouffrer dans un tunnel de fumigènes. C’est angoissant et sombre, mais on devine des couleurs. On sait d’avance que ça va être incroyable, quand on est à l’aéroport, et qu’on dit, peu fier, aurevoir à PapaMaman les larmes aux yeux. On ne voit rien au travers de toutes les questions qu’on se pose. Est-ce que j’ai fait le bon choix ? Est-ce que je vais me sentir bien, est-ce que ce je suis faite pour ce pays ? Alors on titube un peu en passant la douane, un pas, deux pas, et on plonge dans l’aventure, ou plutôt, c’est elle qui nous submerge. On débarque dans une ville inconnue, on ne sait pas trop par où commencer, où on va, on est complètement déboussolé, dans un autre temps. 

«Quand on arrive dans une ville, on voit des rues en perspective, des suites de bâtiments vides de sens. Tout est inconnu, vierge. Voilà, plus tard on aura habité cette ville, on aura marché dans ses rues, on aura été au bout des perspectives, on aura connu ses bâtiments, on y aura vécu des histoires avec des gens. Quand on aura vécu dans cette ville, cette rue on l'aura pris dix, vingt, mille fois. Au bout d'un moment, tout ça vous appartient parce qu'on y a vécu.»



La Finlande relevait pour moi du fantasme et au fond, avant de partir, je ne connaissais rien. La Scandinavie me faisait rêver depuis des années, mais je voyais les pays nordiques comme un ensemble homogène. Jour après jour, j’ai pu comprendre et apprécier la singularité de la Finlande. Car si les pays nordiques ont beaucoup de traits communs sur tous les plans, ils sont tous exceptionnels les un vis à vis des autres. Je suis tombée amoureuse de la Finlande, de ses paysages, de ses gens, sa culture, ses arts, sa langue (car oui, le finnois je trouve ça canon), sa nourriture.


Helsinki, en moins de quatre mois chez toi, tu m’as fait comprendre deux choses. D’une part, que j’étais faite pour les pays du Nord, mais aussi que je n’étais pas seulement française. Car en passant par la Finlande, j’ai pris un petit bout de chaque nationalité. Ici, j’ai rencontré des gens formidables dont je me souviendrai toute ma vie. Et presque comme le dit si bien Xavier dans l’Auberge Espagnole, je suis finlandaise, irlandaise, allemande, belge, suisse, italienne, espagnole, russe, néerlandaise... «Je suis pas un(e) mais plusieurs. Je suis comme l’Europe, tout ça. Je suis un vrai bordel.»


Alors à vous qui peut-être hésitez à partir, que ce soit pour un échange erasmus ou n’importe quoi d’autre, à ceux qui redoutent de franchir le cap, ou qui repoussent à plus tard cette aventure, je n’ai qu’une chose à vous dire : si vous en avez l’opportunité, foncez. Parce qu’il n’y à rien de plus enrichissant que de partir, parce qu’on en apprend sur les autres et au travers de ça, beaucoup sur sois même.




Merci Helsinki. Heureusement que je te retrouve dans 1 mois.

Bonnes fêtes de fin d'année à tous, et rendez-vous en janvier pour de nouvelles aventures. Objectifs : chien de traineaux en Laponie, tribulations russes, trip dans les îles Åland !


Hyvää Joulua :)



J’avais prévu un article sur la musique du Nord, que j’ai commencé à écrire, un autre sur la cuisine, sur les légendes, mais autant avoir des choses à vous dire au second semestre.


Alors en attendant, je vous présente  Robin,  le "Justin Bieber finlandais", et son super tube boom kah (dont je connais les paroles par coeur, ce qui exaspère mes amis finlandais...)




PS : plus de 8000 visites depuis le début de l'aventure, c'est trop cool, merci :)