lundi 9 février 2015

Une semaine en Laponie

Moikka !

Il a été difficile pour moi de me remettre à écrire ici. Il me fallait du temps, de la motivation, de l'inspiration, et quelque chose de chouette à raconter. La vie finlandaise à repris son cours. J'aurais pu vous raconter l'hiver à Helsinki, vous parler de la beauté de la capitale immaculée et de la Baltique glacée, des après-midi patinoire et des déboires des cours de suédois... Mais je savais que quelque chose de dingue allait arriver, quelque chose qui allait me marquer à vie, et je voulais attendre de pouvoir en parler : 

mon voyage en Laponie ! 




Le 2 février, nous avons donc embarqué pour environ 18 heures de car direction Vasatokka, près d'Inari, au nord de la Laponie ! Contrairement à ce que je pensais, ce trajet est passé étonnement vite, rythmé par une visite au village du Père Noël à Rovaniemi, et du palais de glace de Kemi. De façon générale, où que l’on roule en terre finlandaise, on ne peut que s’émerveiller des forêts et lacs qui ornent les longues routes... 

Un moment intense : la rencontre avec le (vrai) Père Noël.
Nota bene : économiser pour la photo. 

Nos potes les grosses boules de neige. 


Les zolies sculptures Angry Bird et Moomin au palais de glace de Kemi


Il y a une question que l'on m'a posé environ dix mille fois depuis mon départ en Finlande, et surtout quand j'étais en Laponie : "T'as vu des aurores boréales ?"
Bon, bon, bon. Alors oui, nous avons vu une aurore boréale. Elle n'était pas très grande et le ciel n'était pas éclaboussé de vert fluo comme vous l'avez sûrement vu sur des images comme ça : 



C’était néanmoins très impressionnant, une longue traînée verte au milieu des étoiles, au dessus du lac glacé. 

Pour avoir des chances de voir une aurore boréale dans le grand Nord, sont nécessaires : 
  • Une nuit noire. Il faut s’éloigner au maximum des lumières artificielles ! Traversez la forêt, mettez vous au bord d’un lac, ou grimpez sur une colline... Et prenez de l'alcool pur pour vous réchauffer.
  • Un ciel dégagé, sans nuages pouvant masquer la lumière de l’aurore.
  • Quelque chose qui a à voir avec les champs magnétiques, mais je ne saurais vous en dire plus...
    Placés au bord d'un grand lac glacé, loin de toute ville, nous ne pouvions pas être mieux placés pour en voir.
    Admirer une aurore boréale est l’objectif numéro un de beaucoup de personnes voyageant en Laponie. Mais je ne ne suis pas frustrée, bien au contraire, car je retournerai un jour en Laponie (je l'espère) et que j'ai eu la chance de voir tant de belles choses comme : 

A Vasatokka, là où nous logions.

Saariselkä




Un ancien village same

Cette semaine, je me suis souvent demandé si les instants étaient réels. Face à de tels paysages, dont la puissance et l'émotion qu'ils dégagent ne peuvent être transmises par une photo, c’est une autre dimension qui vous submerge.

Nous avons aussi eu la chance de faire d'autres choses incroyables : notamment se baigner dans l'Océan Arctique !


Récit de cette folle journée


Jeudi 5 février
6h, les yeux collés comme des oisillons, on saute dans nos collants, chaussettes en laine et pulls techniques, direction la Norvège ! Au passage, avec quatre couches de vêtements, j’ai battu mes records en Laponie. 
Après un arrêt dans la ville la plus au Nord de l’UE, nous passons un panneau : bienvenue en Norvège. 
Le programme, c'est d'aller jusqu'à Bugøynes, (prononcer bougeunesse, bugoïnèze, ou bugoïne, c'est comme vous voulez, je n'ai jamais réussi à comprendre...) un petit village de pêcheurs entouré par les fjords avec un but précis : se baigner dans l'océan Arctique. L'Arctique ? Pas de problème, attendez, hier on s'est baignés dans un lac glacé en sortant du sauna"


D'accord, j'ai l'air un peu crispée, mais je vous assure qu'il n'y a rien de plus agréable que l’avantouinti, mot finnois désignant la trempette dans le trou de glace après le sauna. 

Pas de problème donc pour l'Arctique. C'est ce que je me disais jusqu'à ce qu'une demie heure avant d'arriver à Bugøynes, le chauffeur décide de nous laisser aller regarder le bord de l'océan que nous contemplions par la vitre depuis un moment, en s'arrêtant au bord d'une falaise. Une vue incroyable sur les fjords et le bleu électrique de l'eau. En sortant du bus, c'est une rafale enneigée qui nous éclate dessus. Les flocons nous fouettent le visage, et nous mettons 10 minutes pour avancer de 10 mètres. Alors, nager dans l'Arctique, toujours un jeu d'enfant ? Autant vous le dire, on faisait moins les malins. 

Nous arrivons à Bugøynes par le haut du village, nous offrant une vue sublime. Le sauna du village, une petite cabane en bois, se situe à environ 100 mètres de l'Océan. Ce qui veut dire qu'il faut courir 200 mètres en maillot (ou nu, si on veut le faire "finnish way") pour aller se baigner. 




Autant être honnête : c'était atroce. Et à la fois un des meilleurs souvenirs ! Le pire n'est pas de se jeter à l'eau. On le fait sans problème, et c'est même très agréable. Non, je dirais que l'apogée de la douleur et de la panique se déclare lors du retour au sauna. Mes pieds étaient paralysés par le froid, je n'ai pas été capable de réenfiler mes tongs et j’ai ainsi du courir pieds nus, en maillot, dans la neige, sous des bourrasques floconneuses, par -20°C... Arrivée dans le sauna, sonnée (oh oh...), j'ai bien mis dix minutes pour me calmer et arrêter de hurler que mes orteils allaient tomber... 

Quoi qu'il en soit, on peut désormais le dire : le 5 février 2015, on a nagé dans l'Océan Arctique !  

Tout va bien

Bugøynes


Et après toutes ces émotions, rien de tel qu'une soupe traditionnelle norvégienne au saumon !


Sami day !


Le 6 février, c’était le national Sami Day, fête des samis, ou lapons, dernier peuple autochtone d’Europe. On compte aujourd’hui environ 100 000 samis, si je ne me trompe pas. Le peuple same vivant en Finlande bénéficie d’un Parlement propre, à Inari, et d’un droit de maintenir et développer son propre langage (il existe une multitude de langues sames, dont 3 en Finlande, et des dialectes), sa culture et son mode de vie traditionnel. Le peuple same consacre une grande partie de son activité à la pêche ainsi qu’à l’élevage de rennes. Nous avons visité une ferme de rennes tenus par des samis, où nous avons pu les nourrir, avant d’être reçus dans une cabane pour boire un café près du feu, dans des tasses en bois, où deux femmes nous ont parlé de leur culture. Le chant a une importance considérable dans la culture same, et nous avons eu la chance d’entendre des chants et même d'en apprendre, notamment une sublime chanson intitulée "Yééééééyolé" que ma chère amie Coryse maîtrise à la perfection. 






Du partage...




Mais je ne vais pas tout vous raconter, les photos parlent d'elles mêmes ;) (Cliquer pour agrandir) 
























Ballade en chiens de traineaux ! 

Copinou

Ski de fond !


Des gros crabes.


Matthias et Délizia
Marcher sur la mer.


                                                       

Merci la Laponie.
Thanks Lapland.
Kiitos Lappi.
Takk Lappland.